Législatives 2012 Sauveur Gandolfi-Scheit, député-maire de Biguglia
Que dire de Sauveur Gandolfi-Scheit sinon qu’il a rempli son mandat non de vagues promesses mais d’actions soutenues et souvent efficaces. Et qu’il a tenu le devant de la scène dans sa circonscription et même au-delà. On ne lui reprochera donc pas d’avoir traîné des pieds au palais Bourbon et d’y avoir fait de la figuration. Il peut donc demander d’y rester pour une nouvelle mandature. Sans crainte d’être accusé d’un certain immobilisme.
Les scores de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle dans votre circonscription sont-ils de nature à vous rassurer ou ne pensez-vous pas que la prudence reste de rigueur ?
La 1ère circonscription de la Haute-Corse a renouvelé massivement sa confiance à Nicolas Sarkozy avec près de 56% et plus de 4.000 voix d’avance sur le candidat socialiste. La quasi-totalité des grandes communes ont très nettement voté à droite et ce n’est que d’extrême justesse que le nouveau Président de la République a obtenu la majorité des suffrages à Bastia, pourtant présentée par les observateurs comme la « citadelle imprenable » de la Gauche. Dans ces conditions je ne peux être que très optimiste pour les élections législatives, où je me présente fort d’un bilan incontestable et avec l’appui de l’ensemble de la famille libérale.
Votre mandature a été, semble-t-il, riche en interventions diverses. Quelles sont celles qui vous ont donné le plus de satisfaction ? Et celles qui n’ont pas été suivies d’effet ?
Ma plus grande satisfaction aujourd’hui est d’entendre des Corses de toutes les tendances politiques saluer l’ensemble de mon action et mon investissement constant au cours de ces cinq dernières années. Mon bilan de mandature a été distribué dans toute la circonscription et chacun peut désormais juger sur pièces. Je pense m’être battu avec courage sur quantité de dossiers complexes qui étaient même considérés comme « perdus d’avance ».
Vous avez souvent été interpellé par des réalités pas toujours souriantes. Comment avez-vous réagi ?
Aborder des sujets aussi sensibles que ceux du rapprochement familial des détenus, du traitement de l’autisme, de l’indemnisation des victimes de l’amiante, de la sacralisation du 5 Mai dans les calendriers du football ou encore du maintien des services publics dans les villages est tout sauf évident. Je pense que ma double expérience de médecin dans les quartiers Sud de Bastia et d’élu de terrain, m’a permis d’appréhender ces dossiers avec l’humanité et le sens de l’écoute indispensables à ce genre d’interventions. Recevoir les remerciements et les nombreux témoignages d’estime des personnes concernées par ces dossiers sensibles, a été très important pour moi : j’ai eu la sensation d’avoir pu exploiter pleinement les possibilités offertes par mon statut de parlementaire. J’y ai puisé le supplément d’âme qui m’a permis de toujours faire mieux.
Si vous êtes réélu vous allez vous retrouver sur les bancs de l’opposition. Votre action sera-t-elle réduite ou comptez-vous l’amplifier ?
Je pense que vous allez un peu visite en besogne ! Il n’est pas du tout évident aujourd’hui que la Gauche sera majoritaire à l’Assemblée Nationale et si j’en crois une récente étude d’opinion, plus de la moitié des français serait au contraire favorable à une cohabitation. Je peux vous dire que dans les rangs de la famille libérale notre motivation est intacte, et malgré la courte défaite de notre candidat aux élections présidentielles, les remontées du terrain sont excellentes. Je pense sincèrement qu’en France continentale et plus encore en Corse, le désir d’alternance manifesté le 6 Mai ne s’étend pas à ce qui fait l’essence du projet socialiste.
Avec Biguglia, Lucciana et Borgo vous disposez d’un réservoir de voix qui est loin d’être négligeable mais sera-t-il suffisant pour empêcher une quelconque déstabilisation ?
Le réservoir de voix s’étend aussi à d’autres communes, ce qui renforce d’autant la position de la droite dans la circonscription. Les élus de Borgo, Lucciana, Ville-di-Pietrabugno, Brando et Saint-Florent pour ne citer que les principales communes, me soutiennent activement et je sais pouvoir compter sur l’appui de leur population. Je ne crains donc aucune déstabilisation, c’est plutôt, il me semble, du côté de Bastia et de Furiani que les caciques du PRG ont du souci à se faire ! Tout le monde oublie un peu facilement que lors des élections territoriales de 2010 la droite locale était largement démobilisée, et que les scores enregistrés alors par certaines listes ne sont en rien acquis. La donne est aujourd’hui complètement différente et ceux qui tablent sur une perte de vitesse de la droite dans ces villes, risquent de tomber de haut.
Compte-tenu de l’actuelle conjoncture politique pensez-vous retrouver votre majorité de 2007 ou vous contenteriez-vous d’une réélection sur le fil du rasoir si tant est qu’elle puisse intervenir ?
Contrairement à ce que l’on tend volontiers à faire croire ce scrutin n’est en rien une préfiguration de l’élection municipale bastiaise de 2014. Il s’agit bel et bien d’une élection nationale, qui concerne à la fois le rural et l’urbain, lors de laquelle il s’agira de choisir le meilleur député possible, un homme d’expérience capable de prendre ses responsabilités et de peser de tout son poids au Palais-Bourbon, sur les grands sujets nationaux et sur les questions essentielles qui toucheront la Corse. Les chantiers qui nous attendent sont immenses et il faudra être à la hauteur de ces défis : la prorogation des arrêtés Miot jusqu’en 2017 que Nicolas Sarkozy avait envisagée, l’obtention d’un cadre fiscal adapté à l’insularité, l’instauration d’un véritable service minimum dans les transports maritimes, le redéploiement du PEI vers les voies de communication intérieures et l’assainissement, le maintien des services publics et la ratification de la charte des langues régionales, seront parmi mes priorités pour notre île.
Interview réalisée par Dominique Istria